La tête dans les nuages

« Sous un ciel sans nuages », « les nuages s'amoncellent », « avoir la tête dans les nuages », les d'expressions employant le mot nuage lui attribuent un sens généralement négatif. Dans notre société rationnelle, qui privilégie un soleil radieux dans un ciel d'azur, il est un signe menaçant, annonciateur de problèmes, synonyme de chagrin et d'absence de lien avec la réalité.

Pourtant, il n'est pas loin le temps de l'enfance où, allongé dans l'herbe, on se laissait aller à contempler les nuages et à leur trouver une ressemblance avec un visage, un animal... Les nuages sont hors-sol, vaporeux, en perpétuelle transformation, insaisissables.

En ville, par-dessus les hauts bâtiments enserrant les rues asphaltées, ils défilent sans entrave, rare manifestation d'une nature trop souvent réprimée. Ils sont le souffle vital, la puissance indomptée, apportant la pluie qui rend la vie terrestre possible, les représentants des forces cosmiques.

En montagne, la rencontre avec un nuage s'apparente à tête-à-tête avec un animal monstrueux mais silencieux et pacifique. Le randonneur est absorbé par la masse cotonneuse, qui glisse avec lenteur entre les hautes fûts des sapins et avale les rochers. Le paysage se nimbe de mystère, des pics se dissolvent, d'autres surgissent, le temps s'effiloche, c'est le temps du rêve.

En peinture, les nuages sont une bénédiction. Ils captent les lueurs chaudes du levant et du couchant, filant des cotonnades roses, oranges et mauves. Ils dévident sous le ciel leurs rouleaux blancs et gris violacés, transmutent l'outremer de l'océan en émeraude et indigo, vaporise leurs ombres bleues sur les reliefs. J'ai beaucoup représenté les nuages dans mes peintures. Partez à leur recherche en cliquant sur ce lien vers mes œuvres !


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