Voyages
Aujourd'hui, le voyage est une activité répandue, presque banale. Les foules du monde entier se déplacent à longueur d'année d'un point à l'autre du globe. Ce n'était pas le cas au début des années 70. Tandis que mes camarades d'école restaient en France pendant les vacances scolaires, je sillonnais la Scandinavie, l'Afrique du Nord ou l'Amérique avec mes parents.
Bien sûr, ces expéditions n'avaient rien en commun avec celles de grands voyageurs tels que Blaise Cendrars, Ella Maillart ou Alexandra David-Neel.
Cependant, de 5 ans à 16 ans, j'ai visité successivement, et dans le désordre, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, le Danemark, la Suède, la Norvège, la Finlande, l'Islande, la Grande-Bretagne, l'Irlande, la Roumanie, la Turquie, l'Espagne, la Tunisie, le Maroc, le Niger, les États-Unis, le Canada. J'aurais pu poursuivre l'exploration du monde si je n'avais pas décidé, à 17 ans, de ne plus accompagner mes parents et mon frère dans leurs périples.
Je ne suis pas certain d'avoir retenu grand chose de certaines destinations visitées sous la contrainte parentale, mais ces nombreux déplacements ont accompagné mon émancipation et m'ont ouvert l'esprit.
J'ai découvert bien d'autres pays depuis. Ainsi que l'écrit Nicolas Bouvier « On croit qu'on va faire un voyage mais bientôt c'est le voyage qui vous fait ou vous défait. » (L'usage du monde). Force est de constater que ces voyages de la maturité ont modifié ma vision du monde et ont durablement influencé mon travail artistique.
Si certains pays comme la Grèce, l'Italie ou l'Espagne, continuent de me hanter après mon retour sans que j'aie trouvé jusqu'à présent comment exprimer ces expériences, en revanche l'Inde, la Chine et les États-Unis ont donné lieu à des séries d’œuvres importantes, chacune venant bousculer la précédente. Quant au Japon, son influence va bien au-delà des sujets représentés, et il continue d'irriguer ma création en surface et de façon souterraine. Cliquez vite sur ce lien pour en juger.